Le globe
Du sang sur le cou du chat est la révélation de cette saison chez les spectres: Camilla Saraceni invente une nouvelle façon de faire trembler la scène…»
Jerome Bin
À propos de « Hall de Nuit » de Chantal Akerman
Le Monde
Les rôles sont tenus par des acteurs presque tous très jeunes et tous justes, menés par une main discrète et ferme, celle de Camilla Saraceni, une jeune femme passée d’Argentine en France au milieu des années 70 et de la mode au théâtre. Tous nous donnent une sorte de sonate parfaitement maîtrisée – on pense à la Pathétique de Beethoven et particulièrement à son rondo final mené allegro. Un tonalité assez sombre, donc, et les reflets d’un cristal pur. Olivier Schmit
Le Soir
… Camilla Saraceni a obtenu de ces jeunes acteurs un jeu d’une limpidité, d’une transparence, d’une rare sureté dans la fragilité. Ils parviennent, par on ne sait quel prodige, à restituer, dans la convention théâtrale, ce frémissement que les acteurs, surpris par Akerman cinéaste, trahissent quelquefois étonnamment dans ses films. Jacques de Decker
Elle
Dans une belle et astucieuse mise en scène Camilla Saraceni, les paroles de Chantal Akerman résonnent bien, comme une petite pluie fine s’effilochant sur un toit. Un spectacle sensible.
Fabian Gastellier
L’Evènement du Jeudi
Beaucoup de rigueur, une progression géométrique, tout cela sous un air léger, apparemment fantaisiste, et c’est du grand œuvre. Ce silence là est précieux… PH.L.
Libération
Mi musical, mi pictural. Du rire forcé au désarroi, en passant par l’humour et le silence immobilisé en postures de statues, ils chorégraphient, exécutent, dans un ensemble à l’évidence travaillé et plutôt accordé… Mathilde de la Bardonie
L’Humanité
Camilla Saraceni a pris le parti d’une réalisation épurée, qui accentue, dans l’œuvre le côté démonstratif du théorème. Travail intelligent, subtil, sans tapage, en clair accordé au projet de Nathalie Sarraute… Jean-Pierre Léonardini
Le Parisien
Camilla Saraceni s’est remarquablement tirée de cette gageure en faisant appel à la chorégraphie. Il n’y a pas de danse à proprement parler dans son spectacle, mais, comme chez Bob Wilson par exemple, chaque geste est soigneusement étudié. Le spectacle est attachant, prometteur, redonnant au corps et à l’espace leur vraie dimension théâtrale. Elisabeth Santacreu
À propos des « Cahiers de Malte Laurids Brigge » de Rainer Maria Rilke
Politis
Le double de Rilke est joué par un homme, Gilles Nicolas, et plus souvent par une femme, l’admirable Fatima Manet. On est dans un décalage, une extériorisation permanente, tandis que la féminité et la masculinité jouent en alternance ou en même temps. Le dire, c’est rendre le spectacle très cérébral alors qu’il est guidé par une sensibilité continuelle… Gilles Costas
L’Evènement du Jeudi
Avec une superbe sobriété, Claude Chestier, scénographe, et Camilla Saraceni dessinent un lieu idéal où se rencontrent les mots de Rilke et les voix des comédiens. P.N.
Les Inrockuptibles
Dans le spectacle que met en scène Camilla Saraceni, le décor est parfaitement planté.
Il fait nuit, très nuit, et le silence qui va avec nous permet d’entendre les mots, chaque mot, parfaitement détaché, comme une note de musique d’un orchestre à un seul instrument… un grand plaisir esthétique. Pierre Hivernat
Le Panorama du Médecin
Dans une mise en scène aérienne et superbe de Camilla Saraceni; servi par deux comédiens remarquables, le spectacle est un voyage magnifique… V.B.
Libération
Curiosité que cette Hélène, pièce méconnue d’Euripide magistralement traduite par Jean et Mayotte Bollack. La belle Hélène, prétexte à la guerre de Troie n’est qu’une illusion créée par les dieux. La véritable Hélène est en Egypte où Ménélas finit par la retrouver. Crée à Bourges, le spectacle de Camilla Saraceni oscille entre Wilson et Savary. Avec danseuses et percussions live. René Solis
La Voix du Nord
L’invention est foisonnante à chaque passage choral… l’émotion à vous couper souffle s’impose… Le récit final du messager est remarquable de simplicité : prime le dépouillé, le metteur en scène laisse, quand il le faut la parole nue. Colette Douce
Le Figaro
Longtemps, elle a ignoré le tango. Et pourtant elle est de Buenos Aires, Camilla Saraceni. Mais, dans les années 70, à l’époque, elle l’avoue, elle avait la tête ailleurs. C’est la philosophie qui l’intéressait. Et elle l’enseignait. Et puis, elle s’intéressait aussi beaucoup à la mode, aux costumes et signait alors des vêtements de prêt-à-porter. En ces temps de dictature, le tango ne faisait pas partie des préoccupations des intellectuels ou des artistes argentins. Ils avaient d’autres soucis. En 1975, Camilla Saraceni débarque à Paris. Direction, les grands couturiers. Elle chorégraphie des défilés pour Christian Dior, travaille un peu pour Chanel.
Le théâtre la tarabuste. Et l’écriture aussi. Dix ans après son arrivée en France, elle crée sa compagnie dramatique, le Théâtre de Léthé à Paris. De l’aventure, Marie-France Capri, Michel Feller, Anne Nathan et la jeune Juliette Binoche. Camilla Saraceni signe ses premières mises en scène : Le Primerissimo d’Eduardo Manet, Du sang sur le cou du chat de Fassbinder, Hall de Nuit de Chantal Ackerman, Le Silence de Nathalie Sarraute au Lavoir moderne Parisien. Un lieu qui lui convient à merveille et où elle montera aussi Les Cahiers de Malte Laurids Bridge de Rilke.
On le voit, Camilla Saraceni à déjà un parcours intéressant dans le monde du théâtre. Mais le travail dont elle est le plus fière c’est Hélène d’Euripide. « Je peux dire que j’ai consacré trois ans à cette entreprise-là, et la rencontre avec Jean et Mayotte Bollack, qui traduisaient la pièce, a été pour moi d’une importance profonde. »
C’est alors qu’elle réfléchissait au sens de la tragédie, que le tango, insidieusement, s’est imposé à son esprit et celle qui ne fréquentait pas les tanguerias de Buenos Aires s’est prise de passion pour cette musique, cette danse, cette culture. Argentine, elle est comme tous les Argentins, par hasard. . Un père italien, une mère grecque et des ascendances qui mêlent une quinzaine de nations de la vieille Europe et même un peu de sang arabe par une de ses arrière-grands-mères. Armelle Héliot
Le Parisien
Et nous voilà embarqués pour Buenos Aires, avec un spectacle plein de trouvailles visuelles et à l’humour ravageur. Les comédiens sont aussi d’excellents danseurs, la chanteuse a la voix chaude et les costumes sont superbes. Bérengère Adda
Aden-Le Monde
Ce spectacle veut s’écarter des lieux communs et de la nostalgie trop généralement véhiculée par le tango, pour en retrouver la fraîcheur et la nervosité sensuelle et acérée. Hugues Le Tanneur
Figaro scope
“C’est palpitant, intelligent. Et, comble de l’élégance, ni le raffinement de la mise en scène ni la technicité éblouissante des interprètes ne détourne jamais de la lancinante question que nous nous posons tous, avec mélancolie ou avec humour : » A deux » ou » Pas à deux » ? (…) Camilla Saraceni qui a conçu et mis en scène ce spectacle fascinant, pose la question avec des » pas « , les pas du tango « .
Isabelle Garnier
Zurban-France Musique.
Un spectacle inventif, enlevé, follement vivant, à la fois hommage et démystification.
Corinne Denailles.
L’Express
Des comédiens et des danseurs mettent en scène les relations homme-femme. Un mariage réussi du tango et du théâtre. F. Av.
Musique Gerardo Jerez Le Cam
L’Alsace
Dans le cadre de la semaine consacrée au tango, la Filature a invité des « Charbons Ardents » incendiaires. Entre sensualité et érotisme. C’était une invitation de Camilla Saraceni, artiste née dans le berceau du tango.
Charbons Ardents a fait très fort. Comme dans un fondu enchaîné, le spectacle a déroulé toutes les formes pour une combinaison électrique d’où il ressortait que le tango n’est qu’un prétexte pour une promenade allant crescendo dans un érotisme torride.
On danse, à deux, à trois, l’homme est dominé, la femme domine. Et puis, le contraire. On se frotte, on est filmé en gros plan, peau blanche et main descendant lentement sur la poitrine.
Étrange spectacle qui rendait aussi hommage aux mots. Aux mots crus et tendres, du désenchanté Philippe Léotard. Pour une lente ascension vers les chemins sombres de la nostalgie. Des Charbons ardents, loin du tango classique, loin de la sensualité, et plus proches de l’érotisme clairement affiché.
Car le tango, c’est avant tout cela, l’étrange ballet de deux corps, deux différences qui s’affrontent pour mieux se fondre dans un corps à corps passionné. Corinne Bernard
Dernières Nouvelles d’Alsace
Les heures partagées la semaine dernière par le public mulhousien avec la chorégraphe et metteur en scène argentine Camilla Saraceni ont été délicieuses, placées sous le signe de la grâce et da la chaleur toutes sud américaines. Avec sa création «Charbons Ardents» tout comme avec le « Bal Tango » de samedi soir, la remuante et souriante Camilla a décliné en beauté l’alphabet du tango, art complexe à la fois extrêmement codifié et symbole de liberté
Des artistes au sommet de leur art, « distribués » avec infiniment de finesse et d’inventivité par Camilla Saraceni, première spectatrice enthousiaste et étonnée de sa propre création. CSC
Argentine de naissance, formée à la danse et a la philosophie, Camilla Saraceni a entrepris de casser les codes, désarticuler les mouvements, déséquilibrer le couple pour revenir à l’axe, au nerf, à la quête de la gravité de l’autre.
Elle prend le tango par le ventre et le glisse de la parole au mouvement, du féminin au masculin, du yin au yang. En pétrissant gémellité et différence, elle plonge les danseurs dans cette musique métissée aux origines africaines, frappée au rythme du violon et du bandonéon. Et voici… Si semblables et si différents, éperdus, corps à corps, souffle à souffle. Ensemble, ils respirent, pensent, évoluent, au cœur de cette danse sensuelle et passionnelle dans une harmonie infinie.
Avec Camilla Saraceni, le tango est d’essence divine, fougueux comme le plaisir, pourpre comme le désir, les blessures, la passion. Il est ce murmure à l’origine du monde qui nous pénètre pas à pas.”
Edwige Cabélo
Une pure féerie. Elégant, truculent, fantasque, Eduardo Manet nous emmène voyager avec lui dans son passé cubain… Les années s’égrènent, des musiques d’une beauté déchirante s’élèvent et se tordent dans les airs, la nostalgie est légère et les événements, souvent lourds… Comment fait-on pour prendre définitivement congé de son pays natal adoré, de sa mère, de ses amis, de ses plus ardents espoirs politiques ? Autant de questions graves qu’aborde Manet dans ce texte étonnant, qu’il dit ou chante avec tant de naturel que nous avons l’impression d’être non pas au théâtre mais quasiment dans son cerveau…. La mise en scène de Camilla Saraceni est magistrale, subtile et déroutante : la grande glace tantôt reflète les personnages, tantôt les engloutit…tout comme le temps. Au bout de seulement un peu plus d’une heure, ils reviennent de loin, les spectateurs !
Par l’écrivain Nancy Huston
Tout le charme du tango argentin
Mercredi soir, la Scène Nationale 61 a transformé sa salle habituelle en dancing argentin dit « milonga» pour accueillir un magnifique spectacle Tango, Verduras y Otras Yerbas. La salle était comble pour ce concert d’une heure et demi, où les plus jolis pas du tango le disputaient à un excellent jeu de comédie.
Tango, Verduras y Otras Yerbas évoque l’ambiance des cabarets argentins de Buenos Aires où se jouent les rencontres humaines, amoureuses, fugitives ou durables entre les êtres. Le metteur en scène Camilla Saraceni présente son spectacle en trois parties : un concert d’une demi-heure avec piano, violon et voix, exprimant le tango revu et corrigé par des accents de grande modernité. La seconde partie laisse place à deux excellents artistes, à la fois danseurs et comédiens qui parlent d’autant plus vrai, qu’ils sont auteurs de leur texte : l’Argentin Jorge Rodriguez et la Française Sylvie Cave racontent avec des mots succulents et drôles leur découverte de cette danse si charnelle. Entre deux tango, ils miment l’allure gominée des hommes, l’arrivée conquérante des grandes familles, la stratégie du dragueur patenté… Tous deux brillent par une interprétation sans failles, accompagnés par deux merveilleux musiciens Gérardo Jerez Le Cam, compositeur et pianiste et le violon Jacob Marian Maciuca. Sandra Rumolino possède la voix suave et grave des chanteuses de tango.
La troisième partie invite les spectateurs à venir s’essayer sur la piste. Il est rare d’assister à un spectacle aussi complet mêlant musique, danse, chant et comédie. Ouest France
Que sait-on du tango? Tout au long de son spectacle, Camilla Saraceni-Argentine pure-sang, c’est à dire portant le monde entier dans ce gênes-pose la question.
D’abord en concert, avec la chanteuse Sandra Rumolino.
Et puis, par les confidences. Celles de Jorge Rodriguez, qui a appris le tango avec sa grand-mère sur la table de cuisine et découvert Paris dansant aux « Trottoirs de Buenos Aires », cabaret de halles disparu. Celle de Sylvie Cavé qui à découvert le tango à Buenos Aires, et ne s’en est pas remise. Va-et-vient chaleureux au cœur de cette musique où vibrent les passions. Bien sûr, tout finit par un bal. Peut-il en être autrement. Colette Godard